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UNE RENCONTRE FRANCO-QUÉBÉCOISE

AILLEURS / VAL D’AOSTE

Publié le 1 décembre 2013, par Brigitte Le Carpentier

UN JOUR DE FÉVRIER 2013, EN PLEINE SAISON DE SKI DANS LES ALPES, JE PARTAIS DE CHAMONIX AVEC GEORGES, LE GUIDE DE HAUTE MONTAGNE AVEC QUI JE SKIE RÉGULIÈREMENT, POUR ME RENDRE À COURMAYEUR, EN ITALIE, AU FIN FOND DU VAL D’AOSTE. IL SUFFIT DE FRANCHIR LE TUNNEL DU MONT-BLANC QUI RELIE DEPUIS 1965 L’ITALIE À LA FRANCE: EN MOINS D’UNE DEMI-HEURE, ON ARRIVE AU PIED DU TÉLÉPHÉRIQUE DU VAL VENY À ENTRÈVES, PREMIÈRE REMONTÉE VERS LES SOMPTUEUX HORS-PISTES DE COURMAYEUR.

Comme d’habitude, je ne connais pas notre futur itinéraire; c’est Georges qui décide en fonction de ses toutes dernières informations et de son ressenti sur le terrain, de la visibilité, de la qualité de la neige, du vent, etc. Mais je savais qu’on irait tout en haut, jusqu’à Arp en prenant d’abord la remontée vers Yula.  Ces deux destinations sont desservies par des petites cabines assez archaïques et pleines de charme. Pour la première, il faut faire la queue et là se rencontrent des skieurs de toutes nationalités et de tous niveaux, dont les amateurs de free ride ou ski hors piste. On les reconnaît à la largeur de leurs skis et à un équipement (presque) réglementaire: sac à dos, pelle, sonde et «arva» (émetteur-récepteur en cas de recherches).

Ce jour-là, donc, s’annonçait pour Georges et moi comme un jour ordinaire, bien qu’il n’y ait réellement aucune journée ordinaire quand on pratique le hors-piste.

Ceci allait nous être démontré très vite: dans la queue, nous remarquons deux grands gaillards à l’accent québécois et qui semblent un peu perdus. Nous comprenons que c’est la première fois qu’ils se retrouvent à cet endroit particulier et la conversation s’engage. Steve et David sont là pour cette seule journée et n’ont pas beaucoup d’infos sur le site. Plus que sympathiques, ils sont touchants; ils questionnent Georges avec un fort désir d’en savoir plus et de faire une belle découverte. S’assurant de leur niveau (ils vont se montrer d’excellents skieurs), Georges leur propose de se joindre à nous. Et c’est parti pour la toute petite cabine de Arp, qui ne peut contenir que sept ou huit passagers. Il me semble que ce jour-là, il n’y avait que nous quatre…

Nous chaussons et traversons en direction de la zone Vesses-Vieille. C’est déjà l’émerveillement pour nos deux amis: un cirque immense s’étend; à droite la chaîne italienne du Mont-Blanc, à gauche une vallée sans fin d’où l’on peut rejoindre La Thuile, autre station du Val d’Aoste reliée à la France et qui dessert La Rosière.

La traversée se termine selon la trace par une remontée plus ou moins longue qui est un passage obligé, une ascension vers… un paradis. C’est le moment le plus émouvant. Devant nos yeux: un amphithéâtre majestueux, quasiment ou totalement vierge, offre un choix de nombreux parcours. Steve et David poussent un cri de surprise émerveillée: où va-t-on descendre, tracer dans cette poudreuse, lâcher des courbes ou faire de petits virages? C’est Georges qui décidera. Choisissant l’un des multiples couloirs, il laisse ensuite libre cours au bonheur de chacun. Et du bonheur, il y en a: Steve et David volent. Quand nous nous rejoignons, les regards brillent et la joie éclate.

Tous les couloirs mènent à une petite rivière, puis au chemin qui va nous conduire à la Zerotta, où la vie normale suit son cours. Il faut alors juste se laisser glisser en reprenant ses esprits; c’est un moment de plénitude au pied du Mont-Blanc, au milieu des mélèzes, une transition bienvenue pour revenir sur terre. D’ailleurs on y revient très vite, car la faim se fait sentir.

Partout en Italie, et à Courmayeur évidemment, on se restaure en se régalant. Georges et moi avons nos lieux de prédilection. Il y a, à tout seigneur tout honneur, Giacomo et son Plan Checrouit. Chez lui, vous êtes à la Comedia del Arte et vous en faites partie: chaleur, ambiance et délices. Nous aimons aussi beaucoup La Grolla, où Ebren et sa délicieuse épouse officient dans un site exceptionnel: plein cadre sur l’Aiguille de Peuterey, salle à manger spacieuse, cuisine parfaite et service fidèlement attentionné.

Mais avec nos deux compères, on décide d’aller chez Anna au Chiecco. Anna et Paolo reçoivent dans une maison de poupée où un poêle et des chaussons attendent les skieurs au milieu des souvenirs de multiples voyages. Tandis que Paolo cuisine avec amour et générosité, Anna règne sur les convives dans une exubérance toute latine et souveraine.

Tous les quatre, nous allons finir cette journée de la manière la plus conviviale qui soit, en partageant une bonne table et... quelques  bons verres. Nous faisons plus ample connaissance; et me voilà chargée, lecteurs québécois, de vous raconter notre journée de ski à Courmayeur, car Steve est le propriétaire du magazine que vous avez entre les mains et «in the old days», j’ai été journaliste pour des hebdomadaires de Normandie.

Avec le récit de cette mémorable journée, j’espère seulement vous avoir entrouvert l’esprit et transmis le goût de Courmayeur, mon coup de cœur.

 

COURMAYEUR, MON COUP DE CŒUR!

Courmayeur était connue des Romains comme une station thermale.

Après la première ascension du mont Blanc en 1886, la montagne devient une préoccupation pour les scientifiques et ceux que l’on ne nommait pas encore les alpinistes.

Jusqu’à l’ouverture du tunnel, l’accès au massif reste compliqué et limite l’expansion du site qui recevait tout de même 150 000 touristes en 1948.

Aujourd’hui, Courmayeur est très prisé par les Italiens (beaucoup de Milanais), mais aussi par de nombreux touristes étrangers qui apprécient son cadre exceptionnel, la variété des pistes (et des hors-pistes), l’ambiance chaleureuse et zen qui règne partout, y compris en ville. La merveilleuse rue principale et ses ruelles adjacentes (piétonnes) sont à ne pas manquer. Aller boire un verre de Barbaresco ou un cappuccino au Café de la Poste en observant le va-et-vient continu des habitués est un savoureux moment d’art de vivre à l’italienne.

 

Milan et Genève sont les aéroports internationaux les plus proches. Milan est à 200km et Genève 100km. La station compte 70 hôtels et 90 restau-rants et pizzerias. Et de nombreux et élégants magasins.

 

Mais son atout principal reste la montagne. Les montagnes les plus hautes d’Europe aux sommets toujours blancs.

Volume - 12

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