Article plein air d'ailleurs

photos Martine Légaré  |  Marc Liberts  |  Mice Aliling

UN AVANT-GOÛT DE L’ÉDEN

DOSSIER / THAÏLANDE / CUISINE

Publié le 1 juin 2012, par Martine Légaré

PLAGES DORÉES SUR FOND DE MER AZUR. SOLEIL IMMORTEL. JUNGLES LUXURIANTES ET RIZIÈRES VERDOYANTES. LA THAÏLANDE  OFFRE À VOIR LES PLUS BEAUX PAYSAGES QUI SOIENT. MAIS SON POUVOIR D’ATTRACTION EST AILLEURS. QUELQUE PART ENTRE PROSPÉRITÉ ET LANGUEUR. OÙ LE PLAISIR EST ÉRIGÉ EN ART DE VIVRE.

On en fait d’abord l’expérience à Bangkok, capitale pourtant frénétique comme toutes les grandes villes de ce monde. Au milieu du trafic et des passants naissent de petits oasis de bon temps, où familles et amis se réunissent autour d’un repas. Sur la rue. Aux abords d’un marché qui semble avoir été créé pour l’occasion. Puis le même scénario se répète à Ko Chang, dans les îles du Sud. À Saraburi, parmi les singes. Ou dans les montagnes aux frontières du Myanmar. Partout, on prend le temps. Et on sourit facilement.

Pourtant, la Thaïlande est l’un des pays les plus prospères d’Asie. On y travaille sans relâche et pendant de longues heures. Il n’y a qu’à se lever tôt pour s’en apercevoir. Chaque jour, dans chaque quartier et chaque village, avant même que la nuit s’estompe, la vie s’organise. On vient vendre, au marché local, le fruit de son labeur. Des carpes frétillent dans les bassins d’eau claire du poissonnier. Des viandes mijotent. Des melons rivalisent de fraîcheur sur les étals improvisés. Partout, la couleur explose et des odeurs jaillissent!

BIG BANG SENSORIEL

À Chiang Mai comme partout dans le pays, se rejoue, chaque matin, ce commencement du monde. Un big bang sensoriel où se confondent tous les plaisirs de la table. Les épicuriens y trouveront, sans aucun doute, leur lieu de pèlerinage. Aussi, dans cette capitale du Nord où l’on se sent aisément chez soi, entre les visites des temples et des antiquaires, les pérégrinations lentes dans la cité, les bazars de nuit et les festivités, il y aura toujours place à découvrir de nouvelles saveurs. Que ce soit au resto ou dans la marmite d’un vendeur ambulant posté au coin de la rue. Les trompe-la-mort pourront satisfaire leurs papilles suicidaires en avalant des braises savamment mitonnées. Et les sages aventuriers, tels que moi, auront tout le loisir de s’offrir un cours de cuisine.

Mais à quel saint se vouer? Cuisine traditionnelle ou végétarienne? Apprentissage extensif ou condensé? Parmi l’offre impressionnante de cours offerts, j’opte pour la simplicité: une leçon d’une journée comprenant le transport de mon hôtel jusqu’à la ferme biologique de mes professeurs, une visite guidée au marché et l’élaboration d’une demi-douzaine de plats typiques. Le tout pour environ 30 dollars canadiens.

En compagnie d’une poignée de voyageurs étrangers, je me retrouve donc à l’arrière d’une camionnette, en direction d’un village situé à une vingtaine de kilomètres de Chiang Mai. À peine avons-nous le temps de faire connaissance que déjà commencent à défiler les rizières, ces artères verdoyantes et emblématiques de l’agriculture asiatique.

Premier arrêt: le marché local. Nos enseignants nous y accueillent dans la bonne humeur et nous guident à travers ce grand bazar de couleurs où tout se mange. Parce que la cuisine thaïe est réputée pour sa fraîcheur, il va de soi que la plupart de ses composantes proviennent du potager. C’est d’ailleurs cette propension à n’utiliser que des produits non transformés qui a contribué à cet engouement mondial pour la cuisine asiatique et spécialement thaïlandaise. Riche en minéraux et goûteuse à souhait, elle s’est naturellement taillé, dans la dernière décennie, une place de choix dans le cœur des gastronomes et des nutritionnistes.

COULEUR ET VARIÉTÉ

Coriandre, gingembre, galanga, coco, citronnelle, piments forts, mangues, arachides… On retrouve sur ces étals tous les ingrédients clés de la gastronomie thaïe, mais notre guide s’attarde surtout à nous faire découvrir des produits plus insolites. Des riz inconnus ou rarement exportés. Des légumes aux formes absurdes. Des variétés de fruits insoupçonnées. On goûte. On renifle. On touche. Toutes ces découvertes nous ouvrent l’appétit. Et nous voilà repartis, nos paniers de victuailles sous le bras, en direction des fourneaux.

Sammy nous attend sous le soleil, au cœur de son domaine: une ferme biologique de plusieurs hectares où sa femme et lui reçoivent à chaque jour, une dizaine d’étudiants. Ce «grand» amoureux de la nature à l’enthousiasme débordant nous offre un cocktail de bienvenue de son cru, concocté à partir d’un petit fruit rouge et amer qui pousse en abondance dans son jardin. Deux espaces adjacents y sont aménagés: une grande cuisine en plein air où s’alignent des stations individuelles toutes équipées en plaques chauffantes et ustensiles de cuisine, ainsi qu’un espace convivial où déguster les plats que nous nous apprêtons à cuisiner. L’air est sain. La terre exhale ses parfums. Nous sommes à deux pas du paradis.

Chaque étudiant a préalablement choisi six plats parmi la vingtaine proposés, mais nous commençons tous par un curry. Rouge, jaune ou vert. Relevé ou incendiaire. Dans nos mortiers de bois, nous nous échinons à moudre nos graines de cumin et de cardamome, nos piments forts et autres délices aromatiques. Le bras mort et le cœur léger, nous migrons ensuite vers la cuisine pour marier tous ces ingrédients, et bien d’autres encore, en une divine concoction… diablementrelevée.

C’est ensuite au tour des rouleaux de prin-temps de se faire dorer la couenne dans l’huile. Aux crevettes de plonger dans une mer de lait de coco parfumée à la lime. À la Tom Yam de nous émoustiller. Les uns apprennent les secrets du tapioca, les autres préparent un sirop de gingembre. Et tout le monde promène son nez autour de la cuisine pour ne surtout rien manquer.

ENFIN, ON B-O-U-F-F-E!

On goûte aux plats de son voisin. On relève chaque particularité de chaque plat. On en profite du même coup pour échanger sur nos traditions culinaires car tous les participants viennent d’un coin différent de la planète. À la fin du repas, on emporte ce qui reste avec soi pour s’offrir un second festin plus tard en soirée. Ou plutôt, pour le partager. Comme le ferait tout bon Thaï.

Dans le camion qui nous ramène en ville, on échange nos courriels. On se promet de garder contact. Le chauffeur nous dépose à nos hôtels respectifs et c’est déjà la fin de cette journée inoubliable. Reste un chouette livre de recettes à feuilleter dans mon sac à dos, et le souvenir impérissable d’une gentille famille thaïe qui sait tirer de la terre le meilleur de ce qu’elle a à offrir. Dans la ruelle, sous les toiles du marché, le bassin d’eau s’est vidé. Les carpes frétillent désormais dans un poêlon. Le marchand de fruits a remballé ses melons. Et la fraîcheur du soir a chassé toutes les odeurs de la journée.

Or, les agences de tourisme demeurent ouvertes et me font de l’œil. Cours de boxe thaïlandaise, de massage ou de conduite à dos d’éléphant? Visite d’un village tribal en montagne ou zip line parmi les singes en pleine forêt tropicale? On verra quel conseil la nuit me portera. D’ici là, comme les portes de la confiserie ne sont pas encore closes, je m’offre un dernier péché: des khanom bueng, ces petites crêpes croustillantes à la noix de coco et sucrées comme les fruits de l’Éden... À quoi bon résister? Je ne serai jamais une sainte.

COURS DE CUISINE

http://www.sammyorganiccooking.com

http://www.sammyorganiccooking.com

COURS DE BOXE

http://www.sammyorganiccooking.com

COURS DE MASSAGE

http://www.sammyorganiccooking.com

FLIGHT OF THE GIBBON

Un tour très couru qui permet aux voyageurs de parcourir des kilomètres de jungle tropicale sur une tyrolienne (zip line). Une manière unique de découvrir la vie animale qui s’y abrite. Réservez plusieurs semaines à l’avance. Tours disponibles près de Bangkok, Chiang Mai et Pattaya. http://www.sammyorganiccooking.com

PATARA ELEPHANT FARM

En Thaïlande, les éléphants sont trop souvent maltraités par ceux qui prétendent en prendre soin. C’est pourquoi il est important de s’informer avant de payer pour une aventure en leur compagnie. Avec Patara, aucun souci. Plaisir garanti!

http://www.sammyorganiccooking.com

OÙ LOGER (ÉCONOMIQUE)

Malak House: Pour 6$ la nuit en occupation double, on ne peut trouver mieux. L’établissement offre des chambres propres, Internet Wi-Fi et un chouette resto-terrasse sur le toit où la détente est assurée. 

Volume - 9

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