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OISEAUX EN PÉRIL, QUITTE OU DOUBLE

CHRONIQUE ENVIRO

Publié le 1 juin 2009, par Samuel Denault, ornithologue

 

UN GROUPE DE SPÉCIALISTES ISSUS DU REGROUPEMENT QUÉBEC OISEAUX ET DU MINISTÈRE DES RESSOURCES NATURELLES ET DE LA FAUNE DU QUÉBEC S’EST PENCHÉ RÉCEMMENT SUR LA SITUATION DE TOUS LES OISEAUX DU QUÉBEC.

 

De ces travaux, une nouvelle liste des espèces considérées en péril a vu le jour. Ainsi, 21 espèces seraient de moins en moins nombreuses à sillonner le territoire. Comment réagir? Avons-nous un quelconque pouvoir sur la fragilité des espèces menacées? L’ornithologue Samuel Denault nous aide à observer et mieux comprendre ce qui se passe du haut des airs.

 

La chute drastique de certaines populations d’oiseaux devient de plus en plus problématique et se met particulièrement en évidence chez certaines espèces. Le Pic à tête rouge, un magnifique oiseau qui était qualifié «d’abondant» à la fin du 19e siècle par Ernest Douglas Wintle, s’est raréfié graduellement au cours du siècle dernier. Dans les années 80, on le retrouvait encore à l’occasion sur l’île de Montréal et à mes débuts en ornithologie en 1993, quelques rarissimes sites en Outaouais et en Montérégie faisaient encore le bonheur des observateurs qui désiraient l’observer. Depuis, la situation a continué à se détériorer. L’abattage systématique des arbres morts dans lesquels il fait son nid a entraîné un déclin dramatique de cette espèce au point qu’aucune nidification n’a pu être confirmée au Québec depuis 2004. Maintenant, croiser dans ses jumelles un Pic à tête rouge quelque part au Québec constitue un coup de chance comparable à gagner à la loterie. Mais cette espèce, comme d’autres, n’a certainement pas pigé le billet gagnant. L’infortune continue de s’abattre sur d’autres oiseaux qui voient leur population décroître à des rythmes inquiétants.

 

DES ACTIONS CONCRÈTES ONT DÉJÀ ÉTÉ MISES EN BRANLE AVANT QU’IL NE SOIT TROP TARD!

Tout récemment, le dernier décret sur la Loi sur les espèces en péril a ajouté le Quiscale rouilleux et le Martinet ramoneur à la liste des oiseaux menacés. Dans le cas du martinet, il s’agissait pourtant d’une espèce qui avait réussi à s’adapter à la vie urbaine des humains en faisant son nid dans les vieilles cheminées abandonnées. La destruction de celles-ci et l’ajout de grillages à l’entrée des nouvelles cheminées ont contribué à la chute des populations de cet insectivore. Heureusement, contrairement au Pic à tête rouge, il est encore possible d’observer le Martinet ramoneur dans la plupart des grandes villes du sud du Québec et des bénévoles ont établi un projet de nichoirs artificiels pour les martinets. Des actions concrètes ont déjà été mises en branle avant qu’il ne soit trop tard et on peut espérer voir le ciel continuer d’être habité par ce lointain cousin de l’hirondelle.

 

AVONS-NOUS UN QUELCONQUE POUVOIR SUR LA FRAGILITÉ DES ESPÈCES MENACÉES?

Au Québec, la conservation des habitats et l’aménagement de sites favorables sont essentiels à la protection des espèces qui diminuent. Malheureusement, certains de nos oiseaux passent l’hiver dans des contrées tropicales où la perte d’habitats se fait parfois de façon chaotique. La Grive de Bicknell est une espèce menacée qui élève sa progéniture sur les hauts sommets des Appalaches. Le Mont Gosford en Estrie, qui constitue une véritable pouponnière pour cet oiseau, vient d’ailleurs tout juste d’être ajouté à la liste des aires protégées de la belle province. Mais pendant l’hiver, on retrouve la Grive de Bicknell essentiellement sur l’île d’Hispaniola. Toutefois, 99% de la forêt d’Haïti a déjà été rasée et cet oiseau doit maintenant se réfugier dans les quelque 10% de forêts résiduelles de la République Dominicaine, forêts souvent non protégées. C’est là toute la complexité de sauvegarder des êtres vivants dotés de la faculté de voler qui passent seulement une partie de l’année sous nos cieux. Des groupes de conservations internationaux qui étendent leurs actions dans plusieurs pays sont donc d’une importance capitale si on souhaite pouvoir conserver l’intégrité et la richesse des écosystèmes qui nous entourent et nous permettent de vivre.

 

De mon côté, je continue chaque automne à scruter le ciel à l’Observatoire d’Oiseaux de Tadoussac afin d’être en mesure de comprendre l’état des populations des différentes espèces d’oiseaux migrateurs. Nous sonnons l’alarme quand le déclin d’une espèce devient inquiétant et célébrons les bonnes nouvelles quand un oiseau menacé se rétablit et augmente en nombre, comme ce fût le cas avec le Faucon pèlerin. Les réseaux d’observatoires à travers l’Amérique du Nord jouent donc un rôle essentiel dans la compréhension et la protection de la biodiversité aviaire.

 

CHOUETTE À VOIR

Les oiseaux de proie vous intéressent? Dirigez-vous cet été vers la petite municipalité de Saint-Jude, dans la région de Saint-Hyacinthe. CHOUETTE À VOIR vous y attend. Sur place, vous pourrez observer quelques centaines d’oiseaux de proie en milieu naturel et visiter le complexe de volières de réhabilitation où chaque année, l’Union québécoise de réhabilitation des oiseaux de proie (UQROP) soigne les blessures d’environ 350 de ces belles bêtes à plume. L’organisme a besoin de votre aide pour financer ses activités. Comment faire pour vous impliquer? Devenez membre de la fédération, parrainez un oiseau blessé ou sa remise en liberté ou encore faites directement un don à l’organisme.

 

http://www.uqrop.qc.ca

Volume - 3

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