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Photo: Congrès vélo d'hiver (Facebook)

ACTUALITÉS - LE VÉLO D'HIVER A LE VENT DANS LES VOILES

Publié le 13 février 2017, par Anne Pélouas

Quatre participants au Congrès Vélo d’hiver qui s’est tenu cette semaine à Montréal ont été chaudement applaudis, pour avoir fait le trajet depuis Québec en bicyclette par un froid mordant ! Au terme de cet événement organisé par Vélo Québec avec près de 400 personnes et de nombreux exemples de pays ou villes qui ont mis le vélo hivernal en avant, nul ne peut plus douter qu’il a sa place dans les modes de déplacement à valoriser en saison froide. 

De Calgary citée en exemple de villes nordiques ayant fait un bond prodigieux dans la mise en place et l’entretien d’infrastructures pour cyclistes en hiver à la petite ville d’Almetyevsk, en Russie, qui a développé un projet d’urbanisme visionnaire intégrant le vélo d’hiver dans ses paramètres, on note que les « activistes » du vélo semblent de plus en plus entendus par les autorités politiques.

Les discussions du congrès ont notamment porté les différentes façons de renforcer l'offre de vélo hivernal comme moyen de réponse aux problèmes grandissants de mobilité urbaine. Le maire de Montréal Denis Coderre en a profité pour dire à quel point le cyclisme était selon lui un élément fondamental de la « mobilité durable ». Montréal « est déjà une grande capitale pour les cyclistes », a-t-il dit, mais « dans une ville qui aime bouger été comme hiver », il a admis qu’il faut faire plus pour améliorer la situation, notamment pour déneiger les pistes cyclables en hiver. Il a révélé que la ville allait lancer incessamment une application qui permettra de voir où il est possible de faire du vélo d'hiver sur le territoire urbain.

Pour l'heure, le réseau quatre-saisons de Montréal s'étire sur 432 kilomètres, sur un total de 788 kilomètres... Et bien des pistes ne sont pas déneigées ou déglacées rapidement après une tempête. De hauts fonctionnaires de la ville ont néanmoins indiqué lors du congrès que Montréal avait un plan pour rendre l'ensemble du réseau accessible aux cyclistes dès l'hiver prochain! Commentaire de plusieurs arrondissements, responsables du déneigement: ouverture ne veut pas dire entretien car, sans argent supplémentaire, ils ne pourront assurer un bon déneigement…

C’est là que le bât blesse. « Les cyclistes veulent une chaussée praticable », a rappelé la PDG de Vélo Québec, Suzanne Lareau, car leur principale crainte en hiver, c’est de « glisser ». S’il reste selon elle encore beaucoup de monde à convaincre que « le vélo d'hiver, c’est pertinent » pour lutter contre les problèmes de mobilité, ce n’est pas du côté des cyclistes qu’il faut les chercher.

À Montréal, Vélo québec estime entre 10 à 12% le trafic sur pistes cyclables en hiver, comparé au reste de l’année mais de nombreux cas d’autres villes nordiques démontrent qu’il est possible de hausser ce taux avec davantage d’entretien hivernal. A Oulu, en Finlande, 77% des habitants utilisent ainsi un vélo en été et 42% le font aussi en hiver.

Une piste hivernale sur le pont Jacques-Cartier

Autre nouvelle d'importance: après des années de demandes de la part des cyclistes, la piste du pont Jacques-Cartier entre Montréal et la rive sud devrait ouvrir l'hiver prochain en vertu d'un projet pilote annoncé par la Société des Ponts Jacques-Cartier et Champlain.

Une pétition à signer ?

Le député fédéral NPD Gord Johns est venu présenter au congrès son projet de loi visant à instaurer une véritable « stratégie canadienne du vélo » qui traiterait autant de promotion du transport à vélo que de sécurité et d’éducation. Le Canada a du pain sur la planche. En Suède, a-t-il noté, 20% des enfants vont à l’école en vélo, contre 2% au Canada ! Il a invité tous les Canadiens à signer sa pétition en ligne pour « faire du Canada un pays cycliste ».

Le fatbike à l’honneur

Le fatbike est définitivement à la mode comme activité de plein air dans les pays nordiques. La tendance a été confirmée au congrès Vélo d'hiver, où de nombreux ateliers et conférences traitaient de « vélo de neige ». Avec un chiffre incroyable rendu public par Kate Germain, chercheuse de la Chaire de tourisme Transat de l’UQAM : 300.000. C'est le nombre de personnes ayant pratiqué le fatbike au moins une fois depuis trois ans au Québec, soit 4,6 % de sa population adulte. Le chiffre est tiré d’une grosse étude - la première du genre - qui dressera le portrait de plusieurs activités de plein air et des retombées économiques qui y sont associées au Québec. Elle devrait être terminée au cours de l’été prochain. On a hâte d’en connaître les détails.

Pour plus d'information sur le vélo d'hiver, consulez le site web du congrés!

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