QUAND LA MONTAGNE S’ENDORT

CANYONING OU ESCALADE DE GLACE ?

On peut qualifier le canyoning de randonnée, car on suit un parcours, mais à la verticale ! Le canyoning consiste à suivre un cours d’eau, principalement à pied, mais aussi à la nage et en rappel sur une corde.?Il utilise des techniques empruntées à l'escalade, la randonnée, la spéléologie et l'eau vive. En hiver, on peut descendre des cascades et des ravins gelés. C’est ce qu’on appelle le canyoning de glace.

L’escalade de glace a comme but ultime l’ascension d’une paroi gelée à l’aide d’équipements spécialisés soit des crampons et des piolets. Mais comme tout ce qui monte redescend, les grimpeurs utilisent  la même technique que celle utilisée pour la canyoning, soit le rappel, pour revenir au bas de la paroi.

Cela peut sembler plus exigeant que le canyoning, mais pas nécessairement. Certaines écoles offrent des expériences de découverte d’escalade de glace ouvertes à tous, y compris aux familles et aux enfants.

CANYONING DE GLACE A BEAUPRE, REGION DE QUEBEC

C’est dans un décor tout à fait spectaculaire  que j’ai expérimenté le canyoning de glace sur la côte de Beaupré. Pendant l’hiver, les chutes Jean-Larose se transforment en cristaux de glace. C’est féérique. Marc Tremblay, le propriétaire de Canyoning Québec, a introduit cette activité hors du commun en 2005.

Lors de mon arrivée, on m’équipe de crampons aux pieds, d’un casque et d’un baudrier. Deux guides accompagnent notre petit groupe tout au long de l’activité qui dure environ quatre heures. Nous marchons une vingtaine de minutes pour nous rendre aux chutes Jean-Larose. En chemin, j’ai l’occasion d’expérimenter quelques descentes de rappel, avant de vivre la descente ultime de la cascade de glace de 41 mètres.

Une fois en haut de la chute, on me sécurise par une corde qui est attachée à mon baudrier et je prends mes premiers pas, à reculons, vers le bas de la chute. Une fois l’angoisse de l’inconnu passée, je voulais le refaire à nouveau ! Et pas que moi, les enfants aussi !

M. Tremblay nous avait dit avec humour que le moment le plus difficile de l’activité est probablement l’escalier de 400 marches qu’il faut monter afin de revenir de l’excursion. Il a entièrement raison. Nous repartons avec le sourire, les poumons remplis d’air frais et satisfaits de notre randonnée toute en verticalité.

ESCALADE DE GLACE DANS LES LAURENTIDES, AU NORD DE MONTREAL

Dominic Asselin, propriétaire du centre d’escalade extérieur Attitude Montagne, situé à Ste-Adèle au nord de Montréal, défait les mythes reliés à ce sport qualifié d’extrême.

L’escalade de glace est réservée aux bons grimpeurs et requiert beaucoup de force et d’endurance.

Non, pas nécessairement ! Le site choisi pour une activité familiale est adapté au niveau d’expérience des gens. La paroi sera peu inclinée et facile à grimper. Et la texture de la glace sera appropriée. À cause de la pente qui est plus douce, nos pieds reposent en tout temps sur la paroi et les piolets servent principalement à garder l’équilibre.

C’est un sport dangereux ! Les structures de glace sont fragiles et risquent de s’effondrer !

Selon M. Asselin, l’escalade n’est pas un sport dangereux, mais plutôt une activité qui comporte des risques. C’est le rôle de sa compagnie de gérer ces risques. Les pièces d’équipement sont vérifiées et testées avec soin. Les courbes de chaleurs sont suivies et on s’assure chaque jour que les conditions sont adéquates.

Est-ce vraiment sécuritaire même pour les enfants ?

Il y a toujours des moniteurs qui vérifient les manipulations. En fait, c’est une des activités où il y a le plus de supervision, car en tout temps, des guides nous accompagnent et nous supervisent.

Je me sens tout à fait rassurée, en sécurité et trépigne d’impatience à l’idée de débuter l’activité d’escalade qui dure une journée entière. On me prête l’équipement nécessaire : bottes, crampons, harnais et casque. Après un briefing de sécurité et une petite formation, me voilà partie vers la paroi en compagnie de nos guides.

Étant déjà une grimpeuse, mais sur roche, je connais les techniques de base en sécurité, mais j’appréhende le moment où je dois tenter de monter la surface la plus glissante qui soit. Pas à pas, à l’aide de mes crampons, je gravis la paroi. Le contact avec cette masse de glace ne me paraît plus aussi…froid. C’est la première fois que je vois d’aussi près et porte attention aux ombres et reflets d’une structure gelée. Je suis surprise de la facilité avec laquelle j’arrive à me hisser à l’aide de mes piolets. Je suis conquise.

Le canyoning et l’escalade de glace ont en commun la montagne et la glace. Mais elles offrent aussi la possibilité de se dépasser et de faire un petit pas vers l’inconnu. Nous sommes souvent notre plus grand frein. Le fait de combattre sa peur et de se faire confiance nous remplit d’une énergie qui se transpose dans toutes les sphères de notre vie.

Alors, qu’attendez-vous pour…briser la glace ?

Canyoning à Beaupré

Excursions tous les jours, décembre à mars, sur réservation

(groupes de 2 à 10 personnes encadrés par deux guides).

Le matériel technique et les crampons sont fournis.

L’âge minimum est de 14 ans, mais des enfants plus jeunes peuvent être acceptés selon évaluation avec les parents.

www.canyoning-quebec.com

Escalade de glace à Ste-Adèle

Sur réservation.

Initiation à l’escalade de glace : Une journée

Sur demande, seulement la partie rappel sur glace : Une demi-journée

Âge requis : 8 ans minimum.

Tout le matériel technique est fourni.

On vous intègre à un groupe qui sera composé de 4 à 6 personnes.

www.attitudemontagne.com