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Crédits photos: Pierre Rochette

DOMINIQUE MALTAIS - SANS DEMI-MESURE

Entrevue

Publié le 1 juin 2015,

Dominique Maltais a vécu une année 2014 riche en émotions. En février, elle grimpe sur la deuxième marche du podium à Sotchi pour recevoir sa médaille olympique tant convoitée, une deuxième en carrière. Elle met le point final sur une saison exceptionnelle en acceptant le prix de l’Athlète québécoise de l’année au Gala Triomphe. En mai, le manque d’appuis financiers laisse planer le doute sur sa saison et sa carrière. Grâce à sa grande détermination, l’athlète de 33 ans parvient finalement à amasser les ressources nécessaires pour compléter un autre tour de piste. Malgré des performances légèrement en deçà de ses ambitions, Dominique parvient à terminer la saison au deuxième rang mondial en plus de rafler l’argent aux X-Games. Elle prouve ainsi qu’elle a toujours ce qu’il faut pour faire partie de l’élite mondiale du snowboard cross. Il faut croire que, tout comme le vin, Dominique ne cesse de s’améliorer avec les années.

D’ENTRÉE DE JEU, PUISQUE C’EST LE THÈME DE CE NUMÉRO, NOUS VOULONS CONNAÎTRE TA DESTINATION DE RÊVE POUR PARTIR EN ROADTRIP AU QUÉBEC.

Les Îles-de-la-Madeleine. Sans aucun doute !

 

ON LE SAIT, LE SNOWBOARD T’A AMENÉE À VOYAGER DANS PLUSIEURS PAYS DU MONDE. MAIS Y A-T-IL UN ENDROIT QUE TU N’AS PAS ENCORE VISITÉ ET OÙ TU AIMERAIS ALLER ?

Je n’ai jamais eu la chance de visiter la Thaïlande ou la Chine. C’est quelque chose que j’aimerais expérimenter. À vrai dire, je peux compter sur les doigts d’une main les fois où j’ai voyagé dans les pays chauds. Même quand je voyageais avec mon père, nous privilégiions toujours les pentes enneigées plutôt que les plages de sable chaud. Alors n’importe quelle destination chaleur ferait mon bonheur. (rire)

 

QUAND TU SOUHAITES DÉCROCHER DU QUOTIDIEN ET PRENDRE DES VACANCES, QUELLE EST TA DESTINATION PRÉFÉRÉE ?

Hawaï ! Si j’avais l’opportunité de déménager là-bas et d’amener toute ma famille et mon entourage dans mes bagages, je crois que je le ferais. Le rythme de vie y est incroyable. Avec toutes les activités qu’il est possible d’y pratiquer, on ne s’ennuie jamais. J’aime aussi beaucoup les sports d’eau et le vélo, alors Hawaï est un gros terrain de jeux pour moi.

 

QUAND TU PRENDS DES VACANCES, ES-TU DAVANTAGE DU TYPE À RELAXER OU BIEN À PRATIQUER DES ACTIVITÉS SPORTIVES DU MATIN AU SOIR ?

Activités sportives ! Peut-être que quand je serai plus vieille, je prendrai le temps de me reposer et de faire de la plage, mais pour l’instant ce n’est pas dans mes plans. Lorsque je planifie un voyage avec mon chum, dénicher une salle d’entraînement à proximité de l’hôtel fait toujours partie des priorités. Parfois, quand je suis de passage en Europe, il m’arrive aussi de louer un vélo ou des skis de fond et de partir me dégourdir les jambes.

 

QUEL EST TON SPORT D’ÉTÉ PRÉFÉRÉ ET TON ENDROIT PRÉFÉRÉ POUR LE PRATIQUER AU QUÉBEC?

J’adore le vélo. Je commence ma saison très tôt au printemps sur mon vélo de route. Dès que je suis satisfaite du kilométrage affiché sur l’odomètre et que la neige disparaÎt des sentiers, je saute sur mon vélo de montagne. Il y a de super sentiers accessibles directement de chez moi, à Petite-Rivière-Saint-François, alors je vais rarement ailleurs. Il y a beaucoup de pentes abruptes, c’est plus « rushant », mais c’est exactement ce que je recherche... me faire souffrir ! (rire)

 

TU PRÉSENTES L’IMAGE D’UNE FEMME FORTE QUI N’A PEUR DE RIEN. DIS-NOUS, Y A-T-IL QUELQUE CHOSE QUI EFFRAIE DOMINIQUE MALTAIS ?

L’eau ! Je ne peux pas dire que j’en ai peur, mais j’ai beaucoup de respect pour cet élément. Dans une rivière avec un fort débit ou à travers de fortes vagues dans l’océan, je suis sur mes gardes. J’essaie d’être le plus sécuritaire possible. L’eau est un élément extrêmement puissant qu’il faut traiter avec respect.

 

PARLONS UN PEU DE SNOWBOARD. JUSQU’À MAINTENANT, QUEL A ÉTÉ LE PLUS BEAU MOMENT DE TA CARRIÈRE D’ATHLÈTE ?

C’est difficile, parce qu’il y en a tellement... On a souvent tendance à penser aux moments les plus récents, c’est pourquoi mon expérience à Sotchi me

vient tout de suite en tête. Le fait que mon père soit présent avec mes amis, mes partenaires d’entraînements et mon équipe, c’était extraordinaire. Pendant les quatre années qui précèdent les Jeux, ta vie est entièrement axée sur cette seule journée. Quand le résultat est là, ça signifie beaucoup.

 

AU PLAN SPORTIF, QUI EST LA PERSONNALITÉ QUI T’A LE PLUS INSPIRÉE ?

Pour l’avoir côtoyé à quelques occasions dans les dernières années, Pierre Lavoie est sans aucun doute au sommet de mon palmarès. Pour son vécu, ses réalisations, sa simplicité et pour l’athlète qu’il est aujourd’hui. Il y a un paquet de raisons qui me font choisir Pierre Lavoie !

 

EN DEHORS DE LA SAISON DE COMPÉTITION, GARDES-TU LE MÊME RYTHME D’ENTRAÎNEMENT QUE PENDANT LA SAISON DE PLANCHE, OU PRENDS-TU UNE PÉRIODE POUR RELAXER ?

Non, pas du tout. Ça reste aussi intense, voire même plus ! Pendant la saison,les déplacements nous empêchent parfois de nous entraîner adéquatement, alors il faut rattraper le temps perdu. Cette année, depuis mon retour à la maison, je m’entraîne en salle de trois à quatre fois par semaine en plus de mes sorties de vélo. Je réalise aussi un rêve de petite fille en jouant au hockey dans une ligue féminine de Québec. Je suis comme une enfant : je ne rate pas une pratique !

 

APRÈS 5 GLOBES DE CRISTAL, DEUX MÉDAILLES OLYMPIQUES, UNE MÉDAILLE D’OR AUX X-GAMES ET PLUS ENCORE, TE SENS-TU PRÊTE À ACCROCHER TA PLANCHE ?

Oui, c’est certain que le sentiment d’accomplissement est là. Éventuellement, je vais être prête à me retirer, mais d’un autre côté, je sens que la possibilité de bien faire est encore là. Cette année, j’ai eu seulement deux semaines d’entraînement sur neige avant le début des compétitions. Je n’étais pas à mon meilleur. Malgré tout, j’ai gagné une coupe du monde en plus de finir deuxième aux X-Games. Je crois que quand je vais accrocher ma planche, ce sera parce que mon corps ne me permettra plus de performer comme je le voudrais. La compétition est très dure sur mes genoux et mon dos. Je mets de plus en plus

de temps à me remettre d’une course. Je ne veux pas hypothéquer le reste de ma vie pour faire une ou deux années de plus sur le circuit. Je veux être en mesure de profiter pleinement de mon après-carrière.

 

AU PLAN PERSONNEL, QUE RETIRES-TU DE CES NOMBREUSES VICTOIRES SUR LA SCÈNE INTERNATIONALE ?

En fait, je retire très peu d’une victoire. Quand tu gagnes, c’est que tu as eu un bon départ, ta planche a bien glissé, tes stratégies ont fonctionné et ta technique était parfaite. De retour à la maison, tu oublies vite ta victoire. Après une défaite ou un mauvais résultat, c’est tout le contraire. Ça te trotte dans la tête très longtemps. Tu te poses beaucoup de questions et tu veux travailler deux fois plus fort pour ne pas que ça se reproduise. J’apprends beaucoup plus d’une défaite que d’une victoire.

 

APRÈS T’ÊTRE BATTUE PENDANT DES ANNÉES POUR T’ACCOMPLIR EN TANT QU’ATHLÈTE,mQUEL EST TON NOUVEL OBJECTIF ? Y A-T-IL UN AUTRE DÉFI EN VUE POUR TOI ?

Aujourd’hui, je suis fière de dire que j’ai la tête pleine de projets et de plans! L’année dernière a été difficile pour moi. J’avais beaucoup de difficulté à me raccrocher à quelque chose. En tant qu’athlète, tu bases ta vie sur des périodes de quatre ans, il n’y a plus rien qui existe autour. Quand tout ça est terminé, tu es un peu perdu. Cela dit, maintenant que j’ai fait le point, j’aimerais beaucoup démarrer ma propre entreprise chez moi dans Charlevoix. Je veux aussi redonner au suivant dans mon sport en épaulant les jeunes athlètes et en contribuant à faire grandir le sport. Je ne ferme pas la porte à un retour sur le marché du travail comme pompière. Après tout, c’était mon premier choix de carrière. Alors pour résumer, j’ai beaucoup de plans à l’étude présentement.

 

EN TERMINANT, OÙ TE VOIS-TU DANS 10 ANS ?

Je ne me vois pas vraiment ailleurs qu’ici (dans Charlevoix), ou du moins dans les environs. J’espère aussi avoir quelques « petits mousses » autour de moi. Ça fait partie de mes projets à court ou moyen terme. Si je peux gérer ma petite entreprise dans Charlevoix et m’occuper de ma famille, ça fera de moi la femme la plus heureuse du monde.

Volume - 15

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